Un homme libelle - James Joyce



Marchand de Concombres, Paris, 1950 - Richard Avedon
Nom d'un nom cet affreux sur le tertre en lanières à lance-pierres en partholon à part seul par joupiter qui peut-il être ? Représente-toi sa barritête de pygmée, visse-moi sa batifolle. Il a les orteils en verrou, les tibias courts, et, vise son spectoral, ses muscles mammaires, c'est très monstrérieux. Il rabâche son déjeuner par un poêle de sa cervelle. On dirait un homme libelle. Il est de mois en mois sur le qui-vif par ici, ce saxon comestible, qu'on soit en genevrier ou fièvrier, marc ou eaubril, ou pendant les courses folles de Versôse et de Glaçôse. Quelle étrange sorte d'homme. Il est évident que c'est lui mon ancêtre. Enjambons ses défenses de feu et ces griffes d'os fendus sans moelle. (Creux!) Il peut nous absurdiquer le pylore qui mène à la colonne d'Hercule. Amène-toi, gros plein de brune, alors moinsieur t'es tout en bassouflé comme les femmes ! Scuze-nous l'ami ! Tu jaspines le danois ? N. Tu jactes le scorvégien ? Nn. T'espagoinsses l'angliche ? Nnnn. Tu phones le Saxo ? Nooo. Tout est clair ! C'est un Juite. Echoquons nos chapeaux, et échangeons verbes forts et faibles entre nous au petit bonheur sur la poupe à-vent de cette crique.


James Joyce - Finnegans Wake
Traduction Philippe Lavergne
Gallimard - Folio - 1997



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