Déluge - Arno Schmidt







Ces trois tempêtes de grêle avaient rafraîchi l'atmosphère à ce point, qu'une épaisse fumée, comme d'un incendie, montait de toute la campagne, et même dans les maisons, les cuisines et les granges, et empêchait de voir quoi que ce fût. Des chevaux pleins de bosses, dispersés dans les champs, galopaient dans tous les sens, certains avaient même été tués. Les branches des arbres penchaient fracassées le long des troncs ; les grains avaient été frappés et balayés au point qu'on n'en voyait plus rien ; à leur place restait un sol noir battu, dans lequel les grêlons avaient imprimé leurs formes. Cailles, perdrix, lièvres, hirondelles gisaient broyés entre les sillons des anciens blés.


On a marché sur la lande - Arno Schmidt
traduction Claude Riehl
Editions Tristram - 2005


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