Rattata Rattata Rattata (...) - Arno Schmidt




Rattata Rattata Rattata. / Un temps les filles eurent toutes des cercles noirs à la place des yeux, faces de chouettes mondaines barrées d’entailles rouge feu : Rattata./ pâturages dans la vallée de la Kyll. Un chien noir brandissait des bras laineux et harcelait un boeuf. Pensées de toutes parts ; avec des flammes pour visage ; en manteaux noirs sous lesquels vont des longues jambes blanches ; pensées comme des chaises longues vides au soleil : rattata. / Visage et cheveux flamboyants de fumée : cette fois elle déferlait d'un nez blond mutin, 2 fontaines torsadées, longues d'un demi-mètre, sur un manuel de chimie (mais petit dodo fade, pas de pensée de tunnel donc). Rattata : sur la nappe brodée du ciel, polychrome, paysanne, bleuie par le vent, une assiette invisible bordée d'or. L'éternel enfant d'à côté vit en premier le building frappé de rayons blancs, Cologne : "M'man, r'garde!"
"Billets, s'il vous plaît" (et il voulut aussi voir ma carte de réfugié, si j'étais digne des dernières réductions).


Arno Schmidt - Paysage lacustre avec Pocahontas - In Roses & poireau
Traduction Claude Riehl - Ed. Maurice Nadeau - 1994 - p. 9-10

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