Matin - Edouard Glissant




Vos champs meurent, vos champs sans fin :
De branche en branche vers l’écho
Le rêve à peine est dans la fleur
Déjà le vent court au matin.

Un homme pleure à pleines dents
Humble des chiens badauds le flairent
Il médite corps en dérive
Dans la clairière de la foule.

Est-il, à l’orée des épaves
Un lieu de laves où l’aube neige
Par ses oiseaux démesurés,

Comme on voit les clartés en mai
Comme apaisement de marées
Ou comme un bouquet devient gué.

La terre inquiète, 1954

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