Mort aux vaches au champs d'honneur - Benjamin Péret

MES BELLES HISTOIRES SE SUIVENT MAIS NE SE RESSEMBLENT PAS 

 

LETTRE DE M. LE MINISTRE DES INSTRUMENTS DELICATS A MLLE LANTERNE

Ma chère amie,
Croyez que j’ai appris avec une bien sincère affliction la perte que vous avez faite : un urinoir à vapeur ne se retrouve pas aisément. Le vôtre, qui avait, entre autres particularités précieuses, celle de chanter La Marseillaise lorsqu’on l’utilisait, était bien digne de l’intérêt que vous lui portiez. Aussi m’est-il facile de comprendre le désespoir de mademoiselle votre soeur lorsqu’il fut évident que l’urinoir était définitivement perdu. De là cependant au suicide il y a loin ! et quoique je sache tous les souvenirs qui étaient attachés à sa possession, je ne puis que réprouver une aussi fatale détermination. Mais cette réprobation ne m’empêche pas de déplorer profondément sa triste fin. Un suicide est toujours pour les proches du défunt un événement tragique et angoissant, mais lorsqu’il est effectué au moyen de la confiture on ne peut qu’être épouvanté. Jamais je n’aurais cru que mademoiselle votre sœur se résolût à mourir enlisée dans un bac de confiture ! Et cependant, tous ceux qui avaient eu la joie de l’approcher connaissaient son attraction presque morbide pour la confiture, même en pot. Vous souvenez-vous qu’elle ne pouvait pas la voir, servie au dessert, sans la caresser avant d’en prendre ? De multiples incidents de ce genre auraient dû nous inciter à la méfiance, mais, aveugles que nous étions, nous n’avons jamais compris leur signification profonde. Son amour de la confiture n’était au fond qu’un amour de la mort par la confiture et il a fallu qu’elle accomplît son geste fatal pour que nous comprenions tout. N’empêche que je frémis à la pensée de ce qu’ont dû être ses derniers instants.
Croyez que je partage votre douleur et approuve votre décision de bannir désormais la confiture de votre vie. C’est là une réaction saine et je ne peux que l’approuver du fond du coeur. Elle montre toute votre énergie et votre courage pour surmonter votre douleur en même temps que la force de votre instinct de conservation. Sans confiture, vous ne risquez pas en effet de vous laisser entraîner à suivre l’exemple de votre sœur, et j’en suis fort heureux. 

LETTRE DE MLLE LANTERNE A LOHENGRIN

Cher ami,
Je n’ai confiance qu’en vous. Trop souvent vous m’avez démontré l’intérêt que vous me portez pour que j’en puisse douter et ne sois pas tenue de vous payer d’une confiance aveugle. Rappellerai-je l’affaire des arbres des squares de Paris qu’on trouva un matin fendus sur toute la hauteur de leur tronc et que vous avez si bien su recoller ? ou bien la cuisson des têtes de généraux que personne n’avait réussie jusqu’à ce que vous l’entrepreniez ? Tout cela, néanmoins, ressortit au passé, bien qu’appartenant au présent pour mon cœur, et je m’abstiendrai d’en parler de crainte d’offenser votre amitié si je n’étais en proie à une affreuse angoisse depuis deux jours à cause de mes ciseaux. Non, je ne les ai pas perdus ! Ils ne se sont pas enfuis non plus à la vue du chien basset dont vous m’avez fait présent, comme je l’avais craint un instant, mais ils ne cessent pas depuis lors de fonctionner et
c’est atroce, insupportable ce bruit de coiffeur qu’ils produisent sans arrêt et qui m’enlève toute quiétude et tout sommeil. Sans parler des dégâts immenses qu’ils font chez moi ! Je n’ai plus de bas, plus de rideaux, plus de cheveux et tous mes meubles ont été réduits en poussière. En outre, je n’ose même plus sortir de ma chambre que j’ai fermée et barricadée de crainte de leur fureur. J’ai dû jeter cette lettre par la fenêtre pour qu’elle vous parvienne. Cela vous montrera toute l’horreur de ma situation. Il n’y a que vous qui puissiez me sauver. Secourez-moi vite ou je périrai victime de mes ciseaux. 

LETTRE DE LOHENGRIN A M. LE MINISTRE DES INSTRUMENTS DELICATS

Monsieur le Ministre,
Je suis depuis hier en possession des quatre serrures et de la cervelle de veau pétrifiée que vous avez bien voulu m’adresser pour me démontrer l’efficacité de l’armée française. Laissez-moi vous dire tout d’abord ma reconnaissance et mon admiration pour la précision de votre démonstration. Quant à la rapidité, je dois avouer qu’elle ne pouvait pas être plus grande si l’on tient compte du petit nombre de divisions engagées dans l’affaire. Le chiffre minime de nos pertes prouve que l’ennemi a été épouvanté par le nombre de décorations qui ornent la poitrine de nos braves officiers et s’est rendu sans combat. Le courage légendaire de la troupe a fait le reste.
J’ai vu hier, au cinéma, l’entrée de nos troupes victorieuses dans la ville de Peplum. L’émotion m’a saisi à la gorge et un torrent de larmes a inondé mon visage lorsque s’est déroulée la cérémonie du transfert solennel des serrures de Clovis, volées par deux ou trois chiens, lors du sac de Fèves, pendant la guerre de Cent Ans. Depuis tant de siècles que nos ennemis héréditaires refusaient de nous les rendre ! Que nous en ayons profité pour nous emparer de la cervelle pétrifiée du dernier veau mangé par Charlemagne avant de mourir, n’était que la juste récompense des efforts et des souffrances démesurées de nos troupes et de leurs vaillants officiers.
Votre nom est désormais associé à ces exploits mémorables et la décision dont vous avez fait preuve en cette délicate affaire, m’a à jamais attaché à votre personne. Vous aviez un critique pointilleux, vous avez maintenant un ami sûr. 

LETTRE DE LOHENGRIN A MLLE DEMOLIE

Mademoiselle,
Nul n’est censé ignorer la loi. Je me vois obligé de vous le répéter après la conversation que nous avons eue hier.
Nul n’est censé ignorer la loi, vous pas plus que quiconque. Vous devez savoir en conséquence que les meurtres sont interdits en temps de paix et que celui qui commet des actes de cette nature s’expose à la prison où l’on vit en la société permanente de rats énormes, et parfois, à la guillotine.
En temps de guerre il en va tout autrement : l’assassinat est non seulement toléré, mais encouragé et glorifié sous le nom d’exploit héroïque. Mais nous sommes en temps de paix.
Il y a, savez-vous, de bien jolies expressions pendant la guerre pour dire que beaucoup d’hommes ont été assassinés : « les pertes de l’ennemi sont très lourdes », ou encore ce qui fait mieux : « l’ennemi a éprouvé des pertes considérables ». Heureusement, nous n’en sommes pas là et, en ce moment il n’est pas permis de tuer les gens qu’on déteste ou qui vous haïssent.
Je vous rappelle tout cela pour vous avertir une dernière fois des dangers que vous courez si vous mettiez votre projet à exécution. Quoi que vous en pensiez, vous n’avez aucun motif valable de tuer les mites. Elles ne sont pas vos ennemies, je le répète, et ne vous ont rien fait. Elles ne constituent pas non plus pour vous des adversaires politiques. Je ne vois par conséquent pas pourquoi vous voulez les tuer. Parce qu’elles volent, dites-vous. Mais alors, pourquoi pas les mouches, les hannetons, les pigeons, etc.
Je vous en conjure, réfléchissez avant de commettre un acte irréparable et, quoi qu’il arrive, croyez à ma sincère amitié. 

LETTRE DE M. CHARBON A MME ENDUIT

Ma belle,
Je viens de sortir d’une terrible épreuve. Un assassinat vient d’être commis par un simple personnage stationnant sur le bord du trottoir.
Enfin, ma tante Victorine m’apporte une excellente nouvelle : la marée fraîche arrive de Boulogne et les œufs seront expédiés franco de port et d’emballage.
Dans une agréable promenade que je fis autrefois dans le troublant pays qui avoisine le château, j’avais rencontré un chevreuil qui avait une singulière allure. Il levait la tête vers le ciel, implorant le secours des premières chauves-souris. Boulogne attendait patiemment le moment de leur inoculer la danse de Saint-Guy. J’ai le bonheur de jouir d’une vie meilleure et plus soucieuse des intérêts vitaux, économiques et symboliques de notre cher pays.
Il est blanc ? La soutane d’un curé serait capable de lui porter un préjudice considérable et je vous assure qu’un procès-verbal serait immédiatement dressé.
Eh bien ! Chameau ! Ce drapeau t’apportera la victoire.
Vaillantes mères de famille, redressez vos épées et que vos regards longent la foudre ! Que vos époux soient des tigres bondissant tels des zèbres russes à travers les pampas inexplorées !
Des pommes de terre sont déjà arrivées, mais pour les rendre à la terre, il ne faut, hélas ! qu’un instant.
Noblesse oblige : nous savons encore faire des ménages et je puis vous assurer que la purée ne sera verte que pour les goujats.
Enfin, un dernier croquis de mémoire que je présente à votre éminente personnalité.
Examinez. 

LETTRE DU VIN BLANC AU GARDE-BARRIERE

Cher monsieur et ami,
Les bons comptes font les bons amis. L’envoi de poussière que vous m’avez fait l’autre jour m’est bien arrivé et je l’ai immédiatement fait remettre à qui de droit. J’espère qu’il saura l’utiliser dans la prochaine guerre contre la France, pays où l’on ne sait faire que des parapluies. Vous direz à tous que Pasteur est mort dans les circonstances suivantes :
Ses dernières recherches n’ayant donné aucun résultat, Pasteur était tombé malade. Une de ses voisines s’intéressa à lui, le soigna et le guérit. Par reconnaissance autant que par sympathie, Pasteur l’épousa. Grâce à elle, il entra en relations avec le marchand de balais qui était devenu l’amant de sa femme. Les deux misérables, le trouvant gênant, résolurent de se débarrasser de lui et lui inoculèrent le shampooing dont il mourut en quelques jours.
Voilà, je crois, une nouvelle qui est susceptible d’intéresser le peuple. Demandez, par la même occasion, à votre patron de m’envoyer quelques arbres, même fruitiers, un ichtyosaure doré, une pince à sucre de sept mètres de long pour sucre géant, quatre robinets microscopiques, une porte cochère, un citron bien pressé à vol lent, une grosse pomme de terre traversée d’une balle de revolver et la photographie d’un homme décapité qui se trouve dans le bocal numéro 18 sur le bureau carré de son cabinet de travail numéro 25.
Assurez-le de mon plus complet dévouement et croyez-moi, cher Monsieur et ami, vôtre. 

LETTRE DU GARDE-BARRIERE A MLLE DEMOLIE

Ma chère enfant,
La saison des pluies est passée, voici que les organes vont fleurir. Qu’elle est belle la fleur de rate ! Et rien ne vaut le parfum des testicules s’ouvrant au crépuscule. C’est le moment pour vous de sarcler votre jardin, sinon les vésicules biliaires périront étouffées par les mauvaises herbes. N’oubliez pas surtout de lâcher, à la tombée de la nuit, les crétins magiques que vous avez engraissés de poussière pendant toute la saison sèche. Ils feront merveille dans la chasse au cervelas si nuisible au développement des encéphales en spirale que les autorités accordent jusqu’à vingt francs de prime par cervelas. Vous avez certainement là une ressource que vous auriez tort de négliger car votre jardin si fleuri doit en être infesté.
Je vous envoie l’arbalète que vous m’avez demandée pour la défense des miettes dorées. Je l’ai choisie assez grande pour qu’elle puisse vous servir à tuer les grains de sel qui attaquent les beaux cris d’orfraie de votre pièce d’eau. Bien que vous ne me l’ayez pas demandé, j’ai cru bon de vous envoyer une centaine de mouches octoédriques à bénédiction paternelle. Elles vous seront indispensables si vous avez – ce qui est probable – des arcs-en-ciel soupirants dans vos taillis. Et si, par hasard, vous n’en avez pas, elles vous seront très utiles par temps de vent pour protéger les murmures de mousseline des idées noires qui les rongeraient en un rien de temps.
Je garde à votre disposition une magnifique vague de fond qui fait merveille contre les rayons trop ardents du soleil d’été. Je l’ai déjà utilisée avec un plein succès. Je vous garantis que ces rayons de soleil sont effectivement arrêtés à quatre mètres du sol et restent là à gémir comme un jeune chien que ses maîtres ont laissé enfermé avant de sortir.
Je reste, ma chère enfant, votre adorateur de toujours qui souhaite seulement de baiser votre main de réséda.
 

LETTRE DE M. LE MINISTRE DES BATEAUX A LA DERIVE AU VIN BLANC

Mon cher collègue,
Ce n’est pas pour rien qu’on m’a surnommé la terreur du Sébasto. Lorsque je passe près du square des Arts-et-Métiers, il s’efface pour me laisser le chemin libre et les grands magasins baissent les rideaux de fer de leurs devantures. Vous ne pouvez donc pas douter que j’exerce par là une autorité souveraine que nul n’oserait contester.
Je ne vous ai pas écrit pour recevoir des conseils. J’attends tout autre chose de vous : de l’argent. Dans votre intérêt aussi bien que dans celui de la France et des autres pays, sinon, prenez garde ! Je ne reculerai devant rien. Je n’hésiterai pas à remplacer les ponts par des corbeilles à papier et à enraciner les flics. J’irai même, si votre obstination m’y oblige, jusqu’à faire fondre les églises qui se répandront en torrents de boue gluante à travers les villes que les habitants seront obligés d’évacuer par les toits de crainte de rester englués dans les rues. Je suis l’envoyé du bon dieu de bois et je peux faire votre bonheur aussi bien que votre malheur et celui de toute la terre en lâchant la solitude qui recouvrira tout comme un raz de marée.
Je vous attendrai à la porte Maillot demain à minuit. Je vous ordonne d’y venir seul, sinon je lâcherai la solitude et vous savez aussi bien que moi ce qu’on en peut attendre.
Faites que je n’aie pas à être mécontent car tous les fous sont de mon côté. Je les ai dans la main comme une poignée de poivre. Prenez garde que je ne vous les lance aux yeux.
A demain. 

LETTRE DU VIN BLANC AU BEAU DANUBE BLEU

Monsieur,
Je vous ai aperçu la nuit dernière à l’angle de la place des Victoires et de la rue Etienne-Marcel. Il était plus de deux heures du matin. Tapi dans l’ombre, vous guettiez quelqu’un qu’il m’est aisé d’imaginer. Vous attendiez M. Charbon pour lui arracher les moustaches. Heureusement, à cette heure-là, M. Charbon mangeait tranquillement en famille sa soupe de pas de vis, mais que serait-il arrivé si vous aviez réussi ? Le cri qu’aurait poussé la victime au moment où vous l’auriez dépouillée de ses moustaches – et je ne doute pas que votre crochet à bottines vous permette de le faire – aurait été le signe de ralliement, d’une part, de tous les pigeons de Paris qui se seraient assemblés au-dessus du quartier de l’Opéra et, d’autre part, de tous les rats de la capitale qui auraient envahi le même quartier, le détruisant en un clin d’oeil. Le quartier de l’Opéra détruit, les pigeons se seraient abattus sur les rats qu’ils auraient massacrés jusqu’au dernier en peu de temps. Et, je vous le demande, qu’auraient mangé les Parisiens en cas de siège de la ville ?
Je comprends sans la partager votre haine de M. Charbon qui s’est permis, abusivement je vous l’accorde, de transformer vos îles en manèges de chevaux de bois, ce qui a attiré sur elles des neiges perpétuelles avec les épais nuages de ciment qui les,accompagnent. Vengez-vous de lui puisque vous y tenez. Supprimez-le si sa mort doit vous apporter le calme, mais ne lui coupez pas les moustaches, je vous en conjure. Les conséquences de la perte de ses moustaches seraient trop graves pour des dizaines de milliers de personnes qui sont étrangères à votre hostilité réciproque.
Si vous le tuez, je vous assure d’avance de mon silence mais si vous persistez dans vos projets actuels vous me trouverez contre vous, le violon à la main, et vous savez que je serai sans pitié. 

LETTRE DE M. BROUTILLE A M. LE MINISTRE DES BAINS TROP CHAUDS

M. le Ministre,
J’ai pris connaissance avec le plus grand intérêt de la lettre adressée par la pluie au beau temps, que vous avez bien voulu me communiquer. Certes, je ne peux qu’approuver la pluie lorsqu’elle affirme que le beau temps « excite les chiens qui errent alors par bandes par les routes, chemins et sentiers en aboyant jour et nuit, si bien que les populations privées de sommeil sont incapables de vaquer à leurs occupations habituelles ». J’ai trop connu ce fléau dans la circonscription que je représente pour ne pas souhaiter que tout soit mis en oeuvre pour en éviter le retour. J’ai déjà suggéré à cet effet, la création de chicanes en pain de maïs sur toutes les voies de communication des régions infestées. Ces chicanes doivent, au terme de diverses circonvolutions, former le cercle, en sorte que les guetteurs n’auront plus qu’à fermer l’orifice d’entrée pour que les chiens périssent étouffés par le maïs. Cependant, la proposition de la pluie de canaliser tous les chiens vers des centres épilatoires me paraît dangereuse, car chacun sait que le chien épilé s’attaque aux animaux de basse-cour, particulièrement à la volaille qu’il décapite, sans que sa rapidité de mouvements – accélérée par l’épilation – permette la moindre défense. Cette hécatombe certaine représente des pertes incalculables pour notre agriculture que ne compense nullement le bénéfice attendu de la vente du poil de chien à l’industrie chapelière. J’estime qu’il serait nécessaire de faire passer les chiens, au sortir du centre épilatoire, par un bain d’huile de lin pour essayer de calmer leur irritabilité.
Par ailleurs, la pluie donne des signes très nets de sectarisme en accusant le beau temps de provoquer la multiplication des carrières de granit qui enlaidissent nos paysages et détournent les touristes de notre pays. Non ! le mal vient d’ailleurs. Il vient de l’accroissement de la circulation fluviale. L’augmentation du nombre des péniches entraîne la nécessité de leur trouver un chargement. Or le granit constitue le chargement d’élection des péniches. La production des carrières anciennes ne suffisant plus au chargement des péniches, il a fallu en ouvrir d’autres pour satisfaire ces nouveaux besoins. Le remède est donc simple et il n’est nullement nécessaire de contraindre le beau temps à manger la ferraille qu’on a coutume de jeter dans les carrières pour amener leur fermeture. On risquerait trop ainsi de voir le beau temps s’attaquer aux forêts qu’il peut pétrifier à son aise.
Croyez M. le Ministre à mon respect mouvementé.

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